Petit courrier |
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Tout le monde se souvient certainement de la campagne pour l'élection présidentielle française de 2007, une campagne dont je peux témoigner qu'elle a véritablement enflammé - dans le bon sens du terme - les quartiers ouvriers et les banlieues, comme probablement jamais campagne électorale ne l'avait fait auparavant, et moi, qui ne suis encarté dans aucun parti, et qui, du reste, ne vote pas en France, je puis témoigner que le mérite en revient - il suffit de voir les chiffres de la participation dans les villes en question - à une personne : Ségolène Royal. Voilà qui risque d'en surprendre plus d'un, puisqu'il n'y a pas si longtemps, il m'est arrivé de critiquer vertement certaine (au singulier) prise de position de Ségolène Royal, je pense à son ralliement (qu'elle semble avoir renié depuis, comme quoi !) au pacte (maffieux, de mon point de vue) conclu entre certains éléphants du parti socialiste en prévision des primaires. Le texte s'intitulait "La faute de Ségolène Royal" et était daté de juillet 2010. En scrutant bien les pages de votre moteur de recherche favori, comme je l'ai fait l'autre jour, vous finirez bien par tomber dessus ! Voilà qui me met parfaitement à l'aise pour désigner Ségolène Royal comme la meilleure candidate, je veux dire la candidate ayant défendu le meilleur programme - et de loin ! - lors de cette campagne de 2007, et ce, sur des bases tout à fait objectives : je me suis contenté d'étudier à la loupe les différents programmes. Et il est indéniable que, sur un domaine qui me tient à coeur : l'éducation et la réussite scolaire, c'est Ségolène Royal qui a formulé les propositions les plus audacieuses et les plus consistantes, ce qui peut se comprendre, étant donnée son expérience comme ministre chargée des affaires scolaires. Je renvoie tout le monde à ce programme, dont je suppose qu'il est accessible via le site ad hoc des amis de Mme Royal. "Mais pourquoi diable", vont se demander certains, "nous bassine-t-il maintenant avec des questions politiques ?" Pourquoi "maintenant" ? Il me semblait pourtant que la totalité de ce site était dédiée à des questions politiques ! Par ailleurs, il se trouve, précisément, que durant cette fameuse campagne, s'est posée, à l'initiative de Ségolène Royal, la question de l'encadrement des jeunes en rupture avec l'autorité, ceux que Chevènement avait appelés des "sauvageons". J'entends encore le tollé suscité par la simple évocation du mot "militaire" aux oreilles de certains. Brouhaha aussi navrant que stupide. Comme si "encadrement militaire" avait voulu dire "bagne", comme si Polytechnique, Saint-Cyr, la Garde Républicaine, les Pompiers de Paris, le Cadre Noir de Saumur et autres structures militaires étaient des antichambres du goulag ! Je rappelle à quelques ignorants, dont Laurent Fabius, que dans les Dom-Tom, par exemple, nombre de jeunes en situation d'échec scolaire se voient proposer une remise à niveau ainsi qu'une formation professionnelle par le biais de ce qu'on appelle Initiative Deuxième Chance, le tout sous l'égide du Ministère des Armées. Il n'y avait donc pas de quoi faire tout ce tintamarre à propos de quelque chose qui tombait sous le sens. Du reste, avec la fin du service militaire et la restructuration des armées, de nombreuses villes de garnison vont se voir privées de leur régiment, avec les conséquences humaines, sociales et économiques que l'on sait. Ces casernes auraient fort bien pu être reconverties avantageusement pour tout le monde, en lieux de réapprentissage de la discipline la plus élémentaire, consistant à se lever de bonne heure le matin, à faire son lit, à se laver..., toutes choses que de nombreux gosses déscolarisés ont oubliées. Et c'est précisément l'idée que j'ai développée dans au moins deux courriers que je vous livre ici, condensés en un seul texte adressé, en juillet 2004, à Madame Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense. Ce courrier est malheureusement resté sans réponse ; mais bon, sur ce plan, j'ai pris l'habitude.... Et je persiste à penser qu'un petit séjour "à l'armée" ferait le plus grand bien à certaines de nos petites frappes des cages d'escalier, bien plus qu'un internement dans des centres fermés dont nous savons parfaitement qu'ils sont aussi coûteux qu'inefficaces.
Fin du courrier adressé à Mme Alliot-Marie. Écrire de nouveau au ministre de la Défense ? Il me semble que le maire de Bordeaux a déjà eu l'occasion de goûter à ma prose... Alors ! Mais je reste de l'avis que Ségolène Royal avait raison. Mais surtout, n'est-il pas assez étrange de voir que l'on va s'évertuer de créer, ici ou là, des, comment dit-on déjà ?, "internats d'excellence" ? Pour combien d'élèves ? Quelques centaines, tout au plus, le tout moyennant un coût par élève assez faramineux, alors qu'il aurait suffi de reconvertir ces casernes que l'on s'apprête à fermer, bêtement. Et tout le monde y trouvait son compte. Il faut dire que, d'un point de vue pédagogique et psychologique, je ne vois pas ce qu'il pourrait y avoir de meilleur, pour des jeunes en rupture d'autorité, qu'un "corset militaire" qui allait les remettre d'aplomb aussi bien qu'un corset redresse une colonne vertébrale déformée. Tout le monde voit bien qu'à l'Armée, la question de la discipline ne se pose pas. Et puis, qu'est-ce que ça coûtait d'essayer ? En tout cas, pour ma part, j'aurais essayé !
P. S.: Pour mémoire, le Cadre Noir de Saumur, ce sont des écuyers de haute volée ; la Garde Républicaine pratique aussi et l'équitation, et la moto, et la musique ; tout le monde connaît les pompiers de Paris (par parenthèse, de nombreux de leurs collègues se font caillasser au cours d'interventions en banlieue, et puis, personne n'a oublié - pas moi en tout cas, l'embuscade tendue aux pompiers de Damarie-les-Lys en 1991 !) ; quant à Saint-Cyr ou Polytechnique, on y trouve pleins de premiers de la classe... Alors j'imagine le goulag que ça doit être que d'être encadré par ces caïds d'un autre genre ! |
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