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And the winner is!  

 

Mars 2006, je reçois le courrier qui suit, émanant du Conseil Régional d'Ile-de-France.

Si je devais attribuer des étoiles à tous les courriers que j'ai reçus sur la question de l'éducation, comme on le fait au Guide Michelin, ce courrier aurait droit aux Trois Étoiles. En tout cas, ça change des discours lénifiants du type "j'ai pris bonne note de vos observations", ou encore "je transmets votre courrier...", l'air de dire : "circulez, il n'y a rien à voir !"

J'ai appris, à l'occasion, que la Région Ile-de-France avait mis en place une procédure d'appels d'offres en matière de formation continue, comme preuve qu'on ne s'y contente pas d'incantations mais que des structures ad hoc ont bien été mises en place, et surtout, que toute idée neuve était la bienvenue, dans le cadre d'appels d'offres.

Un grand bravo, donc, à la Région Ile-de-France et à Madame Pauty-Sauret, sous-directrice de la formation continue, pour le côté (les Allemands disent "sachlich") factuel = professionnel = sans blabla de sa réponse. Ça vaut bien trois étoiles au Michelin !

 

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Bien évidemment, je suis allé jeter un coup d'oeil sur le site Formarif, spécialisé dans la formation continue, en me disant que ce n'était quand même pas la mer à boire que de faire preuve d'un peu d'imagination, et surtout, de volonté politique, et que même si une ville, c'est parfois petit, il n'était pas interdit de se regrouper pour créer des synergies, d'autant qu'il existe déjà des communautés de communes !

 

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Moralité : ce qui a été mis en place au niveau de la Région Ile-de-France est parfaitement envisageable à des niveaux subalternes comme la ville ou le département. Le fait est qu'en matière de lutte contre l'échec scolaire, on dépense constamment des sommes faramineuses pour tenter de rattraper la mayonnaise, sans pour autant se donner les moyens (je veux parler notamment de tout ce qui est fait au niveau associatif, avec le soutien des municipalités...) de l'évaluation, de manière à répondre à une question simple : "est-ce que tous ces moyens sont utilisés à bon escient et par des personnes compétentes et, dans la négative, ne pourrait-on/devrait-on pas faire mieux avec cet argent ?"

Il se trouve simplement que l'essentiel de mes efforts est dirigé vers le tout premier stade de la problématique, la source de tous les problèmes, à savoir l'illettrisme des parents, dans un premier temps, et les défauts de la scolarisation dans les petites classes, dans un second temps, ce qui survient au collège voire au lycée n'étant qu'un avatar de dysfonctionnements qui ont leur origine bien plus en amont.

Cela dit, il n'est pas interdit à d'autres, élus municipaux ou conseillers généraux, de s'inspirer de ce qui se fait du côté de la Région, et pour ma part, je n'exclus nullement de déposer l'un ou l'autre projet relevant de la formation continue ; je dirais même plus : je vais certainement concourir à l'un des appels disponibles en ce début d'année 2011.

 

P.S.

Que ce qui précède ne nous détourne pas de l'essentiel : quelles que soient ses qualités et la pertinence de sa démarche, le Conseil régional d'Ile-de-France n'est pas omnipotent, dès lors que sa compétence se limite aux lycées et à l'enseignement professionnel. Je veux dire par là que la formation continue concerne essentiellement des jeunes en fin d'adolescence, voire de jeunes adultes, quand ma principale préoccupation a toujours concerné un stade bien plus précoce, celui de l'enseignement primaire, étant entendu que les problèmes doivent être résolus en amont, soit dès le début, je veux dire dès la maternelle. Et c'est là qu'on aimerait voir tout le monde se mettre au diapason.

J'aurais juste aimé voir l'une ou l'autre municipalité de ce pays déployer une ardeur similaire à celle évoquée plus haut, en usant de l'Internet, par exemple, pour mettre en place des appels d'offres, comme d'autres ont su le faire.

Du coup, nous allons rêver un peu, en imaginant que tous les maires et élus municipaux de ce pays se mettraient, tout d'un coup, à avoir de l'imagination - au lieu de se contenter de compter le nombres de véhicules incendiés le soir de la Saint-Sylvestre -, en tout cas, une bonne majorité d'entre eux et elles, ce qui conduirait, par exemple, à la mise en place d'appels d'offres, sur le modèle offert par la Région Ile-de-France.

Un exemple d'appel d'offres ? Je pense aux manuels scolaires, dont j'estime que 95 % de ceux qu'on utilise dans le primaire sont justes bons pour la poubelle. C'est dire si je suis demandeur pour que les auteurs de manuels scolaires soient sélectionnés sur concours, et ce, à partir de tests in situ et d'une évaluation scientifique de l'efficacité de leur méthode.

En tout cas, lorsque je vois le nombre de maires, élu(e)s du peuple), qui se réfugient derrière l'Inspection d'académie (de simples fonctionnaires !) pour s'exonérer de toute initiative scolaire, il me revient à l'esprit le souvenir du maire d'une bourgade des Vosges, qui, en son temps, n'a pas attendu d'avoir quelque autorisation que ce soit d'un fonctionnaire de l'Éducation Nationale, pour prendre des initiatives en matière d'organisation des rythmes scolaires. Et cela se passait dans les années 80. Philippe Séguin fut, en effet, un maire fort imaginatif, dans sa bonne ville d'Epinal.

Alors, Messieurs et Mesdames les maires de France et de Navarre, sachez qu'un peu d'imagination - et pas mal de volonté politique - ne saurait nuire. Car c'est bien avec les impôts de vos administrés que vous achetez les équipements de vos écoles communales. Il me semble donc que cela devrait vous inciter à être un peu plus regardant(e)s sur le rapport qualité/prix de ces fournitures, en exigeant toujours de disposer du "mieux disant". En tout cas, à votre place, c'est ce que moi, je ferais !

Chiche !

 

       
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