Peillon et les apprentis sorciers |
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Alors, comme ça, ceux et celles qui accusent le ministère français de l'Education Nationale de vouloir introduire à l'école une théorie dite du genre seraient de mauvaise foi, la théorie en question n'existant pas ? Lu sur le site du Figaro, sous le titre : Théorie du genre, Peillon envoie une lettre à tous les directeurs d'école...
Fin de citation Le problème avec Vincent Peillon, le ci-devant ministre français de l'Education Nationale, c'est que c'est un idéologue, pensez donc : un philosophe ! Je dirais plutôt, un philologue : amoureux du discours. D'où cette propension, qu'il partage avec ses confrères philologues, à envahir les médias pour s'y écouter parler. Le problème, quand vous êtes tous les trois ou quatre matins devant les micros des radios et télévisions, c'est que vous sentez bien que les gens attendent des annonces fracassantes de votre part, surtout si vous êtes un détenteur de pouvoir. Et voilà comment Peillon a dû se piéger tout seul, devant un micro, en annonçant un peu imprudemment qu'il fallait introduire ci ou ça à l'école. Et, comme cela arrive souvent, le voilà contraint de rétropédaler, et de prétendre qu'il n'a jamais été question de théorie du genre à l'école, ce qui l'amène à se discréditer complètement, comme je vais le démontrer plus bas. Officiellement, donc, il ne serait question que de lutter contre les stéréotypes à l'école, et ce, dès le plus jeune âge. Ben voyons ! Commençons par nous étonner de cette brusque sollicitude d'une certaine clique politico-idéologique - dont les frontières débordent largement des simples courants politiques droite-gauche - en faveur de ce qui serait des "catégories sexuelles" (en fait une seule) défavorisées, et ce, à l'école (!!!), alors même que l'on ne compte, par exemple, qu'une poignée de femmes à l'Assemblée Nationale et au Sénat, ainsi que parmi les grands patrons français réunis au sein du Médef (Syndicat des chefs d'entreprises français). On voit bien la tentative d'enfumage qui sous-tend les préoccupations "égalitaires" autour de l'école, parce que, entre nous, si ces politiciens étaient vraiment soucieux de tant d'égalitarisme, il commenceraient par les institutions que je viens de citer, en d'autres termes, à balayer devant leur propre porte. Par ailleurs, quiconque - et c'est mon cas - connaît un peu la situation de l'Education Nationale en France, sait que les filles y sont de plus en plus performantes, puisque, dans bien des académies, les résultats au BAC sont généralement de l'ordre de 82 % et plus chez les filles, contre 54 à 58 % chez les garçons, et ce, y compris dans les disciplines scientifiques, autrefois chasses gardées des garçons ! En clair, il n'y a pas, dans les écoles françaises, de domination des filles par les garçons, ce serait tout à fait le contraire ! Par conséquent, s'il y a un "sexe" à protéger contre la domination de l'autre, à l'école, ce devrait être le sexe masculin ! Par parenthèse, dans la petite école (dite primaire), on comptabilise plus de 80 % d'institutrices contre moins de 20 % d'instituteurs, et la tendance semble s'installer également dans l'enseignement supérieur, dans la magistrature, ne parlons même pas des infirmiers/ères et "sages-femmes". Pour mémoire, la demoiselle s'appelait "Chopinet", ce devait être au début des années 1970..., et elle était la première d'une longue série à se classer major de promotion à l'Ecole Polytechnique. Des années auparavant, Jacqueline Auriol avait apporté un peu de parfum féminin dans le cockpit d'un avion de chasse... Autant dire que les "zones interdites aux femmes" en milieu professionnel se sont rétrécies comme peau de chagrin, hormis, précisément, les sphères dominantes de la politique et de l'entreprise. Et comme preuve de la tentative d'enfumage à laquelle nous sommes confrontés, nous avons le silence radio du ministre et de ses acolytes au sujet d'un réel scandale, qui voit les bonnes études (médecine, écoles d'ingénieur, etc.) réservées aux mêmes catégories socio-professionnelles (fils et filles de cadres, d'enseignants, de chercheurs, de hauts fonctionnaires), tandis que les enfants de la plèbe, notamment ceux nés de parents immigrés, sont systématiquement dirigés vers des voies de garage du type "lycée professionnel". Il suffit, pour s'en convaincre, de faire montre d'un peu de curiosité - ce que j'ai fait - et d'examiner les effectifs d'un lycée professionnel pour y constater le taux extrêmement élevé de jeunes issus de l'immigration ou nés de parents ouvriers. Les archives et statistiques que je publie sur ce site démontrent amplement que le système scolaire français est notoirement inégalitaire et entend le rester, moyennant des contorsions démagogiques de la part de ses élites, à commencer par les enseignants et leur ministre de l'Instruction publique. Par conséquent, Vincent Peillon MENT lorsqu'il veut faire croire que les buts recherchés dans le cadre de ce soi-disant "ABCD de l'égalité" ne concernent que la lutte pour l'égalité des sexes. Dans les faits, il y a autre chose. Et cette autre chose, c'est bien la banalisation de l'homosexualité dès les petites classes, ainsi que le suggère fortement certaine prise de position du parti socialiste, alors dans l'opposition. Vous avez compris ? Que la théorie du genre était déjà en train de s'installer dans les programmes scolaires via des manuels, et ce, déjà sous la droite, et que le parti socialiste n'a pas perdu de temps pour la conforter publiquement ? Notez bien le passage : "Cette volonté acharnée de masquer le caractère construit, culturel, social du genre féminin et masculin...". Vous n'avez pas la berlue : pour les socialistes, les genres féminin et masculin sont "construits culturellement et socialement", et tant pis pour les couples de chromosomes XX et XY ! Et derrière les "constructions" culturelles et sociales de l'appartenance sexuelle, on glisse tout naturellement vers... "un enseignement qui contribue à la lutte contre le sexisme, l'homophobie et les discriminations liées au genre." Admirable rhétorique, n'est-il pas ? On commence par suggérer qu'on va lutter contre l'inégalité des sexes mais très vite, du cheval de Troie se dégage une croisade pour la promotion de l'homosexualité ! Beau numéro de prestidigitation en tout cas. Et de nombreux Français se souviennent qu'en marge de la mise en place du mariage homosexuel, camouflé en "mariage pour tous", des responsables socialistes - cf. Vallaud-Belkacem - envisageaient, le plus sérieusement du monde, d'encourager le prosélytisme en faveur de l'homosexualité en milieu scolaire.
Comme on peut le voir, en matière d'enfumage, Najat Vallaud-Belkacem a été à bonne école, celle consistant à mentir avec aplomb et en toutes circonstances. Parce qu'elle avait été encore plus explicite sur la question du prosélytisme de l'homosexualité en milieu scolaire (source : Atlantico) : Le principe est assez simple : vous prenez deux débats de société et vous tentez de les combiner ensemble. Exemple : la réforme de l'enseignement et des manuels scolaires d'une part et le mariage homosexuel d'autre part. Secouez et sortez-en une proposition toute neuve (si en plus vous avez le talent d'aller la sortir dans le magazine qui va bien, c'est le succès assuré...). Mais revenons à la pratique. Forte de sa trouvaille, Najat Vallaud-Belkacem s'est empressée de donner une interview au magazine Têtu dans laquelle elle lance son invention. Il faut "passer en revue" les manuels scolaires à propos de l'homosexualité déclare la ministre. "Aujourd'hui, ces manuels s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT [lesbienne, gay, bi et trans] de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur œuvre", ose-t-elle. Bingo, l'exemple parfait du combo débat de société ! Deux sujets fétiches maintes fois rabâchés, mais une polémique toute neuve. Autre chose ? Et voilà la pauvre Roselyne Bachelot prise en flagrant délit d'inconsistance. Alors, évidemment, quand on a tâté des sciences humaines à la Fac, ce qui est mon cas, on connaît forcément cette fameuse théorie américaine du "Gender". Par parenthèse, Elisabeth Badinter, qui a toujours voulu singer Simone de Beauvoir, sans avoir le tiers du quart du talent de sa devancière, y est aussi allée de son opuscule sur la non-différenciation sexuelle - quelle crétinerie ! - dans son fameux ouvrage L'un est l'autre (Odile Jacob, 1986).
Et voilà comment les militants LGBT expliquent le "coming out" à des enfants : Elles s'appellent Contact, Estim', En tous genres ou SOS-homophobie. Associations de lutte contre l'homophobie, elles interviennent au collège et au lycée, sur demande des chefs d'établissement, professeurs et conseillers d'éducation, principalement en classes de quatrième et de terminale, lorsque sont abordées la sexualité et la reproduction. «En début d'année, ma fille, en quatrième au lycée Carnot, dans le XVIIe arrondissement, s'est vu expliquer comment faire un coming out. Elle était toute aussi déconcertée que nous», raconte une mère de famille. Pour certains parents et autres acteurs de la communauté éducative, ces sujets devraient être laissés aux infirmières et aux médecins scolaires et non à des militants.
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