Encore un marronnier : la violence endémique qui mine certaines cités.

(…) Une travailleuse sociale de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) ne veut rien dire, "devoir de réserve oblige". Mais elle a "son avis personnel". Car dans ces "grands bâtiments qui ne peuvent amener que de la violence", elle a visité beaucoup de familles. "Je ne mettrais même pas mes animaux à vivre dans les parties communes. C'est monstrueux de laisser les gens dans de telles conditions." Elle verrait bien des petits immeubles de cinq, six étages (…). Reine, 41 ans, arrivée de Guadeloupe, il y a quinze ans, élève ses deux fils de 22 et 13 ans. "Quand je suis arrivée ici, je n'aurais jamais cru qu'un tel endroit pouvait exister. Le pire, c'est la saleté, tout est cassé, ils jettent tout par les fenêtres. Il n'y a pas de respect ni pour les choses, ni pour les gens. Tout est difficile. Même travailler, quand vous n'avez pu dormir avant trois ou quatre heures du matin à cause des cris, des rires, des bruits de moto. Beaucoup de gens font des dépressions. Moi aussi, j'en fais depuis que je suis ici… (Libération, 29 juin, p. 15)

Et c'est là que je me dis qu'avec un peu d'imagination...

Le fait est que, contrairement aux quartiers historiques, avec leurs ruelles étroites et tortueuses, les villes nouvelles et les grands ensembles présentent généralement une structure en damier, avec des immeubles rectilignes et alignés, d'où des enfilades d'allées se coupant à angle droit.

Ruelles tortueuses propres à tous les vieux quartiers...

Allées rectilignes..., se coupant à angle droit.

Prenez les "nouveaux" quartiers de Sarcelles.

Et moi de penser : "mais tout ça doit être facile à sécuriser !". Comment ?

Voyons cette autre image, coutumière dans les cités de la banlieue : des façades couvertes de paraboles.

Et tout un chacun de comprendre que, derrière une parabole, il y a souvent un bel écran plat qui devrait fort bien se vendre au marché noir ; de quoi attirer les cambrioleurs.

Et dire qu'il suffirait aux propriétaires d'ajouter à toutes ces paraboles quelques caméras : les plus petites tiennent dans le creux de la main, coûtent une vingtaine d'euros et sont efficaces même par faible luminosité.

C'est dire qu'avec de toutes petites webcams, on (les habitants) mettrait sous surveillance les entrées d'immeubles, les aires de jeu, les centres commerciaux, les parkings et autres établissements scolaires...

Mais il faut croire qu'il y en a encore qui, à un petit investissement de rien du tout, préfèrent les déambulations bruyantes dans la rue.

"Au Mirail, la sidération après le meurtre de... Nguyen ? Suzuki ? Ohanessian ? Mihailescu ?"

Observons, en passant, que dans une mégapole comme Londres, les déambulations bruyantes des habitants, pour réclamer toujours plus de policiers, ou pour se répandre en incantations contre les dealers sont absolument inconnues, de même qu'à Londres, l'on n'a jamais vu des gangsters tuer un policier en exercice (et pourtant, les 'bobbies' londoniens ne sont pas armés !) ni vu disparaître le moindre enfant sur le chemin de l'école, ni assisté au moindre délit de fuite après un accident de la circulation. Et à cela, il y a probablement des raisons.

Bien évidemment, on me ressortira les attentas meurtriers du 7 juillet 2005 : le genre d'exception qui infirme une règle. Précisément, parce que les petites caméras ont permis aux enquêteurs d'aller très vite...

Retour à Sarcelles :

Source

Initialement conçu comme un projet de logement social, Sarcelles est devenu un symbole des problèmes des grands ensembles : des banlieues monolithiques pour les immigrants. Dans les années soixante, le terme "Les Sarcellites" a émergé, décrivant les habitants des grands ensembles. Sarcelles est seulement à quelques stations de RER du centre de Paris. C'est un bon endroit pour se détendre après une virée de shopping sur les Champs-Élysées. Prenez la ligne D1 en direction de Orry-la-Ville-Coye…

"Banlieues monolithiques pour les immigrants" (monolithic suburbs for immigrants) : quelle formule étrange ! Serait-ce la traduction de l'acronyme (euphémistique) Z.U.S. ?

Post-Scriptum

J'ai vingt ans, il y a quelque temps déjà et, cet été-là, il me vient l'idée de faire une petite virée au grand air de la campagne, dans les vignobles... Je suis embauché comme vendangeur par un vigneron non loin de Villefranche-sur-Saône. Lors du tout premier dîner, je me retrouve en face d'une grande jeune fille brune aux cheveux noués par un bandeau. Après deux semaines dans le Beaujolais, je la convaincs de faire un saut en Bourgogne, du côté de Pouilly-Fuissé. Après un bon mois passé à manier le sécateur et la serpette, il a bien fallu se quitter. Elle me remet un carton portant son adresse : ... Galerie de l'Arlequin, La Villeneuve, Grenoble. "Un endroit formidable", m'explique-t-elle, avec plein de nationalités. Ses parents y tenaient un cabinet médical.

Galerie de l'Arlequin, La Villeneuve... Vous imaginez ma stupéfaction en découvrant les échauffourées de l'été 2010 !

Le gangster abattu à La Villeneuve s'appelait... Nguyen ? Suzuki ? Ohanessian ? Mihailescu ?

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