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orientation

En voilà un authentique scandale, dont il faut reconnaître que la presse en parle bien plus souvent que les syndicats d'enseignants : l'orientation, ou plutôt la désorientation scolaire.

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Poser la question n'est-ce pas y répondre un peu ? Parce que l'orientation reste le grand échec de l'Éducation Nationale, ce qui se traduit par cette statistique qu'on croirait immuable de près de 150.000 jeunes quittant chaque année le système scolaire sans la moindre formation.


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Là, on nous fait croire que les conseillers d'orientation-psychologues jouent un rôle moteur en matière d'orientation professionnelle, en oubliant qu'il s'agit d'abord d'une orientation scolaire (en gros vers telle ou telle Seconde, ou vers telle ou telle Première, et là, on est encore loin du métier proprement dit !), en clair vers la sacro-sainte Seconde Générale ou vers des Secondes professionnelles, la première nommée étant réservée aux enfants issus des catégories socio-professionnelles élevées.

Le fait est qu'on n'a jamais vu un fils ou une fille de médecins, d'architectes, de magistrats ou d'enseignants se retrouver pris(e) dans le maquis des orientations entre CAP, BEP et BAC Pro ; ça c'est pour les enfants d'ouvriers et d'employés.

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Le problème de l'orientation est que d'une part, elle intervient assez tard dans la scolarité, soit autour de la classe de Troisième, alors qu'il y a quatre années de collège, et que, d'autre part, cela procède souvent du délit d'initié, à savoir que ceux qui orientent - les enseignants - sont aussi parents d'élèves, et que les enfants d'enseignants ne se retrouvent jamais, mais alors, au grand jamais, dans les filières de relégation réservées aux enfants de catégories socio-professionnelles subalternes. Faut-il, dans ces conditions, s'étonner de la formidable inertie du système scolaire français face aux réformes, étant entendu que ceux qui en sont les principaux bénéficiaires ne vont pas se faire hara-kiri en sabordant une organisation qui leur est à ce point favorable ?

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"Heureusement que nos parents nous ont aidés !". Tant il est vrai que les enfants ne naissent pas dans les choux, pas plus qu'ils ne sont livrés par des cigognes !

"Mes parents avaient une confiance absolue dans le système scolaire.". On a compris que lui-même éprouve d'autres sentiments à l'égard dudit système !

Orienté vers un BEP carrosserie, alors qu'il ne ressentait aucun intérêt pour les voitures. Et là, on se dit : "Ben voyons !" . Evidemment, il n'avait pas de bonnes moyennes, selon son propre aveu. Mais il y a cette conseillère d'orientation qui pense surtout à caser quelqu'un dans ce qu'elle croit être le bon tiroir, en se moquant éperdument de ses désirs, comme si les activités professionnelles étaient interchangeables et comme si l'on pouvait totalement faire l'impasse sur l'envie et la motivation des principaux intéressés.

"Prendre vite ce qu'il y avait encore à prendre...". Et dire que l'orientation est assurée par des conseillers-psychologues !

Mais il y a surtout ceux qui ont réussi, malgré les bonnes âmes qui leur suggéraient telle ou telle filière non désirée.

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"Comme j'avais une tête d'Arabe, l'instituteur était persuadé que j'étais idiote."


Ceux-là sont peut-être "parano", comme on dirait aujourd'hui ; peut-être voient-ils le mal partout : à cause de leurs origines, on voulait les orienter vers n'importe quoi. Peut-être sont-ils parano. Constatons simplement que nous avons là une avocate et un commercial chez un important constructeur automobile, deux postes vers lesquels un CAP ou BEP ne les aurait que fort difficilement conduits !


Question :

Et si l'on essayait autre chose, à savoir profiter des quatre années de collège pour effectuer un véritable suivi de la scolarité des élèves, qui débouche sur une véritable orientation, qui consisterait à conduire les élèves pas à pas vers l'activité professionnelle de leurs rêves, en mettant leurs compétences scolaires en adéquation avec leurs désirs, au lieu de se contenter d'attendre la fin du collège pour abaisser le couperet sur les exclus et les sans-grade irrémédiablement écartés de la sacro-sainte Seconde Générale pour être relégués vers les voies de garage des sections dites professionnelles, comme si la pratique d'un "métier" devait absolument être réservée aux sujets les plus médiocres ?

En tout cas, la stabilité de la statistique des 150.000 jeunes quittant le système scolaire chaque année sans formation vient nous rappeler que l'orientation scolaire reste un métier à (ré)inventer, les enseignants y ayant fait la preuve de leur incompétence !

 

       
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