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Protection maternelle et infantile

Le texte qui suit date de mars 2001, soit peu avant le premier tour des élections municipales. Ce texte a été adressé à un certain nombre d'élus de droite et de gauche.

Extrait :

Imaginez une (jeune) mère de famille, illettrée, voire analphabète, allant acheter des médicaments à la pharmacie. Entre nous, comment va-t-elle s'y prendre, une fois rentrée chez elle, pour identifier le bon médicament et pour bien en lire la posologie ? Autrement dit, les enfants de cette femme, voire la femme elle-même, ne sont-ils pas en grand danger chaque fois que la mère ouvre un flacon ou une boîte de médicaments ? En d'autres termes, le droit à l'alphabétisation ne devrait-il pas figurer dans les obligations minimales et basiques que tout pays civilisé doit à ses habitants, qu'ils soient indigènes ou étrangers ?

Je suggère que le droit de toute mère de famille de pouvoir déchiffrer correctement le mode d'emploi d'un médicament soit inscrit en bonne place dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme !

En attendant le grand soir, je ne saurais trop suggérer aux innombrables associations de quartier qui, entre autres occupations, gravitent autour des populations pauvres, défavorisées, généralement "issues de l'immigration", de sortir d'un certain angélisme – les bons sentiments, ça va un moment, mais ça n'a jamais sorti personne de l'illettrisme ! – et de s'imposer une véritable obligation de résultats.

La méthode idéale ? Je ne la connais pas ; je me contenterai, donc, ici, de vous indiquer la mienne :

1. D'abord, on apprend l'alphabet… (voir annexe ci-dessous).

2. Ensuite, on apprend à écrire (car il y a du "lu" dans "l'écrit" : en écrivant, je lis forcément ce que j'écris (!), la réciproque n'étant pas vraie)...

 

Magazine Tiempo, Madrid

educar

 

Educar a los padres

Los expertos aseguran que el entorno familiar es más poderoso y afecta más a la inteligencia que la influencia genética. Para sacar el máximo provecho se necesita une educación intensiva desde la primera infancia. Las encuestas de Javier Elzo indican que más del 40 % de los padres españoles reconocen que no saben cómo educar a sus hijos. Los padres viven asustados frente al facaso escolar, el deficit de atención, la depresión, la violencia, el consumo de drogas o el embarazo de una hija adolescente. Cuando no saben que hacer se sienten culpables…

Éduquer les parents

Les experts estiment que l'environnement familial est plus déterminant et affecte bien plus l'intelligence que ne le fait la génétique. Pour tirer le plus grand profit de l'enseignement (scolaire), une éducation intensive dès la petite enfance s'impose. Les enquêtes de Javier Elzo indiquent que plus de 40 % des parents espagnols reconnaissent ne pas savoir comment éduquer leurs enfants. Les parents vivent dans la peur de l'échec scolaire (qui pourrait toucher leurs enfants), peur du décrochage, de la dépression, de la violence, de la drogue ou de la grossesse d'une adolescente. Et ne sachant pas quoi faire, ils culpabilisent...

Lu dans le journal : La maternelle Guy-Môquet, à Stains, a ouvert une toute petite section. La scolarisation précoce est une mesure phare de la «refondation» voulue par Peillon.

Pénurie. La Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres de France, à la démographie galopante, a ouvert seize classes de tout-petits en septembre. Seize autres suivront à la rentrée 2014. Paradoxalement, le département est l’un de ceux qui accueille le moins d’enfants de moins de 3 ans en maternelle, en raison notamment d’une pénurie de profs. «Dès que nous avons entendu parler des toutes petites sections, nous nous sommes portés volontaires, explique la directrice de l’école, Lilia Ben Hamouda. Nous sommes une équipe stable, dynamique et nous aimons les projets. En plus, nous sommes convaincus que grâce à un accueil précoce, on va diminuer les redoublements en primaire.»

(…) Il a d’abord fallu identifier les familles «éloignées de la culture scolaire», la cible du dispositif. «Si on avait ouvert les inscriptions, beaucoup de parents qui travaillent auraient voulu mettre leurs enfants, car comme partout, il manque des crèches, explique Véronique Moreira, inspectrice de l’Education nationale à Stains. Or il ne s’agit pas d’une alternative à la crècheOn s’adresse à des familles qui n’utilisent généralement pas les modes de garde collectifs, ne parlent pas toujours français à la maison et dont les enfants arrivent en maternelle avec du retard.» Le passage en TPS, qui favorise l’apprentissage du français et initie à la vie en collectivité, leur permettrait de combler ce retard et de s’adapter aussi vite que les autres en arrivant en petite section.
(Source)

"On s’adresse à des familles qui n’utilisent généralement pas les modes de garde collectifs, ne parlent pas toujours français à la maison et dont les enfants arrivent en maternelle avec du retard."

Question : et si l'on commençait par apprendre aux "familles" à parler et écrire correctement français, au lieu de les reléguer systématiquement dans un statut subalterne de non citoyens incapables d'intervenir en quoi que ce soit dans l'éducation de leurs propres enfants ?

En Espagne, il est question d'éduquer les parents ! Et, pendant ce temps, la France reste accrochée à une vieille législation limitant l'instruction obligatoire à 16 ans, quand, au Québec, par exemple, tous les migrants bénéficient de cours de français, histoire d'accélérer leur intégration.

La capacité de vous exprimer en français vous aidera à créer des réseaux de contacts et multipliera vos perspectives sur le plan professionnel. Étant donné que le français est la langue commune de la vie publique, le gouvernement du Québec considère son apprentissage comme une condition essentielle à l'intégration de tout immigrant et il y consacre d'importantes ressources.
(…)
Le gouvernement offre une gamme de cours de français adaptés aux besoins variés des immigrants et à leur disponibilité. Les services du ministère proposent aux immigrants des cours de durée et de niveaux divers, en partenariat avec les établissements d’enseignement publics ou le milieu communautaire. La plupart des universités, des collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps) et des commissions scolaires incluent cette formation dans leurs programmes d’éducation des adultes destinés à l’ensemble des citoyens. On trouve aussi de la formation en français, langue seconde, dans certaines écoles de langues privées.
(Source)

Le français est la langue officielle du Québec, la principale langue utilisée sur le marché du travail et la principale langue parlée à la maison (dans 83 % des ménages). Ainsi, choisir d’immigrer au Québec, c’est choisir d’habiter et de travailler dans un environnement majoritairement francophone. Ce qui n’exclue pas de travailler en anglais bien évidemment. Cependant, pour bien connaître la culture et le milieu de travail de sa province d’accueil, une certaine connaissance de la langue de Molière serait préférable. Car bien connaître sa société d’accueil est un des facteurs essentiels pour bien réussir son intégration.

En effet, selon Juan José Fernandez qui accueille depuis 10 ans quelque 1 700 immigrants par année à l’organisme PROMIS dans le quartier Côte-des-Neiges de Montréal, il faut, pour bien réussir son intégration, que « les immigrants apprennent à connaître leur société d’accueil, son histoire, ses institutions, ses valeurs. C’est une condition sine qua non pour réussir le processus d’intégration. » En outre, « il y a une multitude de facteurs qui contribuent à la bonne intégration des immigrants », explique le responsable du secteur accueil et établissement de PROMIS. « L’un des plus importants est bien évidemment le travail. Sans emploi, le nouvel immigrant va accumuler les frustrations. » Afin de connaître sa nouvelle société et trouver un emploi, plusieurs outils sont disponibles. Le guide Apprendre le Québec, remis aux immigrants alors qu’ils sont encore dans leur pays d’origine, fournit de précieux renseignements tout au long du processus d’intégration (il peut également être téléchargé à l’adresse www.apprendrelequebec.gouv.qc.ca). Également, des outils pour réussir son intégration sont également disponibles dès son arrivée au Québec. Ils sont gratuits, efficaces et proposés à l’aéroport même.
(…)
Une multitude de ressources sont disponibles pour aider le nouvel arrivant à s’acclimater le plus rapidement possible. Le Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles encourage tous les nouveaux arrivants à prendre un rendez-vous avec un agent d’intégration du service d’accueil dès leur arrivée à l’aéroport (un kiosque d’Immigration-Québec s’y trouve) ou encore en contactant un bureau d’Immigration- Québec (la liste des bureaux est disponible sur le site du MICC). Cette rencontre devrait généralement avoir lieu dans les deux jours suivant l’arrivée. Plusieurs séances d’information de groupe sont également organisées par le ministère. Les thèmes abordés sont : les premières démarches d’installation (entre 2 et 4 heures), l’intégration socioéconomique (entre 16 et 20 heures) et la connaissance sur la vie et l’emploi en région (3 heures).
(Source)

Tout pédagogue qui se respecte sait que la réussite scolaire des enfants dépend considérablement du niveau d'instruction de leurs parents, et singulièrement de celui de la mère. On ne peut, donc, que saluer les initiatives de gouvernements tels que celui du Québec.

Autant dire qu'en matière d'intégration des "immigrés", la France accuse un retard conséquent sur le Québec. C'est dire si les propositions hasardeuses émergeant opportunément une fois tous les cinq ans, je veux dire durant la campagne pour l'élection présidentielle, ne doivent être prises que pour ce qu'elles sont : un étalage de démagogie, dès lors que les élections présidentielles se suivent et que le marasme scolaire français reste !

 

       
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