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Apprendre à lire et à écrire ? Oui mais à partir de quel âge ?


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Opinion d'une mère de famille

Il s’agit sûrement d’une déformation (future) professionnelle (ou de sensibilité exacerbée), j’aime proposer des apprentissages quotidiens, ludiques ou pratiques, et découvrir le développement de mon enfant. Je suis une fane inconditionnelle des émerveillements enfantins, des méthodes mises en place par les bouts de chou pour communiquer, se mettre en relation, découvrir ce qu’ils sont ou les procédés pour se faire comprendre de nous, pauvres parents trop souvent aveugles et malentendants de leur personne… et même chercher les cadres, les limites pour se sentir valorisés et soutenus.

(…)

J’ai mis beaucoup de temps à proposer du dessin à notre loupiot. Avant ces 2 ans, il avait du mal à se concentrer… il prenait la feuille, la gratifiait de deux rayures et l’abandonnait là voire même la jetait effrontément par terre.

(…)

Je reste une observatrice émerveillée devant toutes ses coordinations de mouvement. La semaine dernière, découverte spontanée de la présence de deux pouces opposés. Pendant le lavage de mains dans l’évier rempli d’eau, le savon qui ne glisse plus autant entre les mains mouillées, le savonnage les mains écartées, les doigts s’entrelaçant (étape 3 de la technique Ayliffe du lavage efficace des mains ) mais surtout l’étape 5 quand il faut bien savonner les pouces, le pouce opposé à sa main dominante était déjà bien distingué mais l’autre vient tout juste de lui être évident (incroyable de considérer que le doigt bien présenté seul devient un élément difficile à retrouver dans une suite logique de mouvements et cette compréhension soudaine que pour l'atteindre il fallait utiliser l'autre main)… grand moment de joie pour le petit bambin. Le plaisir de la vie de parent est aussi dans les yeux des enfants, pétillants d'avoir compris. (Source)

J'entends d'ici les idéologues des Sciences dites de l'Éducation et leurs formules à l'emporte-pièce : pas avant trois ans, pas avant quatre ans, pas avant cinq ans..., la loi l'interdit, la réglementation ne l'autorise pas ! Et autres stupidités.

Comme si l'illustre Leopold Mozart s'était dit : "Enseigner le violon et le piano à Wolgang et à Nanerl ? Pas avant trois ans, pas avant quatre ans, pas avant cinq ans !" .
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Chez les Mozart, les Bach, les Mendelssohn et autres Couperin, on devait savoir tenir l'archet d'un violon et/ou être à l'aise sur le clavier d'un clavecin ou pianoforte bien avant de pouvoir couper sa viande avec un couteau ! De même que dans le Tirol autrichien, les enfants apprennent très tôt à faire du ski, de même que les petits Cosaques apprennent très tôt à monter à cheval, de même que les petis Polynésiens apprennent très tôt à nager, que les petits Pygmées apprennent très tôt à dinstinguer une plante comestible d'une vénéneuse, etc.

Nous avons là un ministre de l'Éducation nationale en exercice, visitant ce qui semble être une petite section de maternelle : dessin, pâte à modeler, coloriages, collages, etc. Ce qui me frappe toujours, dans ce genre d'endroit, c'est l'absence des parents, jamais concernés par les activités scolaires de leurs enfants, même à un âge précoce. Étrange !
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L'expérience montre que la bonne adaptation de l'élève au système scolaire passe par l'accès à l'autonomie. On le voit très bien chez les musiciens : on peut bien prendre des cours de piano ou de violon avec un professeur, il n'empêche que quiconque a pratiqué un instrument de musique dans sa jeunesse sais que l'essentiel du travail, à savoir les gammes et exercices quotidiens, va exiger du jeune musicien un investissement personnel et la capacité de travailler seul(e).

Et pourquoi en irait-il autrement dans les autres disciplines scolaires ? Si la présence de l'adulte est requise à certains moments, rendre l'enfant dépendant de l'adulte ne semble pas procéder d'une bonne pédagogie. On imagine mal, par exemple, que l'apprentissage de la natation rende l'élève incapable de se lancer, seul(e), dans la piscine.

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Les images qui suivent montrent que des enfants, même jeunes, sont capables de s'organiser et de mettre en place des activités ludiques en marge des adultes, ou de poursuivre une activité après que les adultes leur en ont détaillé les consignes.

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Et c'est ainsi que va s'illustrer un outil essentiel chez l'enfant, la main : celle qui ramasse un objet par terre, va essayer de le porter à la bouche, va le jeter au loin, le récupérer pour le jeter de nouveau, le retourner dans tous les sens, tenter de le déformer, de le démolir...

Au chapitre précédent, nous avons vu comment trois enfants de quatre ans pouvaient présenter de grosses disparités dans leur adresse manuelle et dans l'utilisation d'un crayon, selon qu'ils auront été préalablement entraînés à exécuter certains gestes. Et c'est là que l'on voit que ce n'est pas une question d'âge (administratif). Du reste, si les psychologues et spécialistes des sciences cognitives ont inventé le concept d'âge mental, c'est qu'il y avait de bonnes raisons pour cela, non ?

Ci-dessous, je présente d'autres réalisations de notre échantillon évoqué au chapitre précédent, à savoir trois enfants affichant le même âge : quatre ans. Quelques dessins présentés dans le désordre.


Tom : dessins libres ; ce garçonnet n'avait encore jamais tenu un crayon auparavant.

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Kikuko non plus n'avait pas trop l'habitude du crayon ; ci-dessous, il s'agissait (deux premières planches) de repasser au feutre sur un tracé déjà réalisé.

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Inès : dessin libre (une jeune mariée)

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On voit tout de suite combien peuvent être très grandes les différences dans la maîtrise du geste, entre un enfant habitué à gribouiller (le dessin de la jeune mariée a été fait au stylo à bille, outil assez difficile à manier) et d'autres ayant peu l'habitude de l'outil. Voilà qui va me permettre, une fois de plus, d'enfoncer le clou et de tordre le cou aux balivernes de certains "experts" : ces enfants ont le même âge administratif mais, de toute évidence, ils n'ont pas le même âge musculaire, cérébral voire psychomoteur. Et alors ? Où a-t-on vu que des individus ayant le même âge devaient forcément avoir la même taille ou afficher le même poids ?

 

 

Pour ma part, j'accorde une importance toute particulière aux premiers gribouillages, qui vont aider l'enfant à muscler sa main et son bras. Lors des toutes premières séances, on voit bien que l'enfant peu entraîné (Tom) sent que son bras tétanise, ce qui le contraint à observer une pause. Rien de tel chez Inès, ni même chez Kikuko, pour une raison simple : la mère de Kikuko était pianiste. Du coup, malgré une certaine maladresse avec un crayon, elle était bien plus à l'aise sur un clavier, attaquant les touches du piano avec une réelle force, et je puis dire qu'à cet exercice, elle aurait été, de loin, meilleure que les deux autres enfants lors d'un test comparatif.

Le poids des habitudes, me dira-t-on !

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Précisément, pour habituer l'enfant à exercer sa main, j'ai toujours eu recours au dessin, et souvent même, on reprenait le même dessin ou coloriage, à quelques semaines d'intervalle, comme ci-dessous.



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Comme on peut le voir, à deux mois d'intervalle, l'habileté manuelle de l'enfant (Kikuko) a sensiblement progressé. C'est précisément pour cela que les musiciens font des gammes et des exercices !

 

On résume ?

Deux mots-clés : âge, exercice

1. Les apprentissages n'ont jamais été une question d'âge (requis).

2. C'est en forgeant (en s'exerçant) qu'on devient forgeron.

Moralité : les experts et autres spécialistes de l'éducation, dont la science supposée n'a en rien enrayé le marasme qui mine durablement le système scolaire français, feraient bien de prendre la bonne habitude d'observer méthodiquement et de constater honnêtement ce qui se passe sur le terrain, au lieu de toujours vouloir tout noyer sous l'idéologie et les présupposés. Cela ferait gagner beaucoup de temps et d'énergie à tout le monde !


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Ah, j'ai oublié le plus important : tout ce qui précède s'appuie sur une découverte que j'ai faite au hasard de séances de travail avec de jeunes enfants : il est beaucoup plus facile d'apprendre à lire quand on sait déjà un peu écrire, l'adresse des mains conditionnant pratiquement tout le reste. Autrement dit, c'est avec les mains que l'enfant apprend le mieux à lire.

Il ne faut, donc, plus dire apprendre à lire et à écrire mais plutôt l'inverse : apprendre à é crire et à lire.

Pour mémoire, nos ancêtres de la préhistoire ne savaient peut-être pas 'lire', mais ils savaient parfaitement 'écrire' !


 


       
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