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L'école serait-elle responsable de tous les maux ?


ecole

Lu dans le journal :

Dans un rapport confidentiel, l'inspection générale de l'Éducation chiffre pour la première fois les inégalités.

(…) Tout commence à la maternelle (…) : c'est dès l'école maternelle que se met en place l'approche élitiste qui mènera aux piètres résultats ultérieurs… Ça continue en cours préparatoire (…). Dès lors, un écart s'installe, qui ne cessera plus de s'accroître, entre les bons élèves qui deviendront toujours meilleurs et les plus faibles, qui n'obtiendront plus que de médiocres résultats… La faute, entre autres, à une insuffisante prise en charge des élèves en difficulté, pour lesquels il est fait appel "immédiatement et systématiquement à une aide extérieure" pour des problèmes "qui devraient être pris en charge par le maître lui-même"…

Le collège aggrave les écarts… "Il faudra bien un jour poser clairement la question de savoir pourquoi la sectorisation est à ce point insupportable à certaines familles".

Au primaire, "l'école bénéficie de moyens d'enseignement à nul autre pareils en quantité comme en diversité [qui] devraient faire de l'école de la capitale la meilleure école de France". De plus, "un très fort engagement municipal permet de proposer aux enfants parisiens une palette d'activités péri et extra-scolaires de très grande qualité". (L'enseignement public à Paris, machine à exclure, in Libération, 25.10.2004, p. 17)

Dès l'école primaire, des clivages se constituent alors entre deux types d'élèves : des enfants "précoces", qui réussissent d'autant mieux qu'ils rencontrent, au sein de leur famille, à la fois l'environnement culturel proche de la culture de l'école et un intérêt prononcé pour investir dans la réussite scolaire, et des enfants des classes populaires qui sont confrontés à l'échec dès les premiers apprentissages. Parmi les élèves entrés au collège en 1989, 20% des enfants d'ouvriers non qualifiés ont redoublé le cours préparatoire, contre 2% seulement des enfants d'enseignants. (Marlaine Cacouault, Françoise Oeuvrard, Sociologie de l'éducation, La Découverte, Paris, 1995, p. 21)

Le discours est toujours le même : "dès l'école primaire, des clivages se constituent alors entre deux types d'élèves...". Donc, l'école est mise en première ligne, et puis, très vite, on en arrive à la famille, où les enfants rencontrent à la fois l'environnemnet culturel proche de la culture de l'école et un intérêt prononcé pour investir dans la réussite scolaire..., ce à quoi j'ajouterai les outils intellectuels et matériels permettant aux parents de contribuer efficacement à l'éducation de leurs enfants : livres, dictionnaires, encyclopédies, ordinateurs, logiciels éducatifs, émissions de radio ou de télévision à caractère pédagogique, sorties en famille à la bibliothèque du quartier, au(x) théâtre(s), concert(s), musée(s)...

Avant d'intégrer l'école, les enfants évoluent, donc, au sein d'un environnement familial, élément moteur de toute leur éducation future, selon qu'il est ou n'est pas dûment outillé sur le plan tant intellectuel que matériel, c'est-à-dire financier.

En parcourant l'épais dossier consacré par Marianne (n° 682) à l'école française, et pompeusement intitulé "France, qu'as-tu fait de ton école ?", on découvre, à propos d'un collège sensible de Calais, que "la désindustrialisation a fait des ravages dans les barres et tours en forme d'étoiles de ce Beau-Marais d'où l'on ne sort jamais, même pour aller à la mer. La pauvreté s'étale sur tous les paliers. Selon la dernière enquête de la CAF, la ZUP, avec ses 31 % de familles monoparentales, serait l'environnement socio-économique le plus dur du Pas-de-Calais. Quatre-vingt-trois pour cent des élèves inscrits [au collège] ont des parents sans activité professionnelle. Soixante-neuf pour cent sont boursiers. "Dans certaines familles, dit le principal, une fois le loyer et les charges payés, il reste moins de cins euros par jour et par personne.". (...) "Avec la crise, l'environnement des enfants s'est considérablement dégradé. Beaucoup mangent aux Restos du coeur", en plein milieu de la cité."."

J'ai entamé ce chapitre par le titre : "L'Ecole serait-elle responsable de tous les maux ?", et je tiens au point d'interrogation, tant je me méfie comme de la peste des formules à l'emporte-pièce. Bien entendu qu'au Café du Commerce, tout le monde vous dira que l'école exclut, c'est évident, mais ce n'est pas tout à fait mon avis, dès lors que je sais que l'immense majorité des enfants arrivent à l'école déjà stigmatisés. Par parenthèse, la première langue de l'enfant est bien dite "maternelle", pas "scolaire", ce qui montre bien que beaucoup de choses se passent bien avant l'accès des enfants à l'école. Ou alors, je n'ai rien compris ! Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant : l'école ne peut pas tout et ne saurait être responsable de tout !

Dans "maternelle", il y a "mère"
illettrisme
ines
En maternelle dès deux ans ? Et pourquoi pas ?
Les petites mains
enfant
ines
Lire, écrire, compter
Mon ami l'ordinateur
enfant
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Nous voici au collège !
En route vers le lycée
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metier
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Quand les experts tuent les experts
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pisa
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Un scandale français
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Démagogie cosmétique
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La France ?


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