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Le vieux monde face aux nouvelles technologies
Avec la mondialisation et le développement des moyens de communications actuels, parler une ou plusieurs langues étrangères est devenu indispensable. En particulier avec le déploiement d’Internet et du téléphone en IP grâce à l’adsl disponible dans la plupart des foyers. Si vous ne vous débrouillez pas un minimum avec les 2 langues les plus parlées dans le monde, L’Anglais en première position, suivit de l’Espagnol, vous passez à coté de plus 90% de l’information.
Si vous naviguez sur Internet vous ratez 90 % d’informations de qualité.
Il faut savoir que pour un site en français il en existe 10 en anglais sur le même sujet, et presque autant en espagnol.
Et le plus souvent avec de meilleures infos… (Source)
D’après une des études de Claude Hagège dans « L’enfant aux deux langues » (O. Jacob,
1996) nous découvrons que les bébés sont capables de percevoir une très grande diversité de sons et
peuvent fabriquer des sons que l’on retrouve dans toutes les langues. Ensuite, plus ils grandissent,
plus ils essaient par mimétisme de reproduire ce qu’ils entendent. C’est ainsi que peu à peu l’oreille
s’habitue à un certains type de sons d’une langue nationale. Le cerveau de l’enfant se conditionne
ainsi à une langue. A trois ans, c’est un moment unique car l’enfant a une grande souplesse
intellectuelle pour apprendre, imiter, et parler une langue étrangère tout en jouant, chantant. Il capte
et reproduit tout de suite le bon accent, la prononciation et l’intonation des mots. Mais surtout il le
fait par plaisir. A cet âge il n’est pas encore soucieux de son image sociale ni des regards critiques et
n’hésite pas à parler dans une autre langue surtout sous un mode ludique. A l’âge de dix ans, il
devient très difficile de reproduire à l’identique les sons d’une langue inconnue sans garder l’accent
de sa langue natale. (Source)
Les enfants bilingues ont deux langues maternelles, ou plutôt, deux premières langues comme le précise B. Abdelilah Bauer. Mais la plupart du temps, ils développent une langue dominante : celle qu’ils parlent le plus facilement et le plus souvent. Comment l’expliquer ?
"Très souvent, le bilinguisme précoce ne se développe pas de manière équilibrée. L'enfant est probablement plus exposé à la langue de a mère ou de son père. Et puis, il n’y a pas que l’environnement familial qui rentre en jeu. L’enfant qui va à la crèche, au parc, qui entend parler à la radio, dans la rue… va naturellement être plus à l’aise avec la langue qui l’entoure."
D’autre part, l’apprentissage d’une langue fait appel à une dimension affective. Si l’enfant se sent plus proche de l’un de ses parents, il développera peut-être une préférence pour la langue avec laquelle il lui parle. (Source)
Pourquoi apprendre une langue étrangère ? Difficile d'y échapper aujourd'hui dans un monde ouvert à l'international. Par nécessité, ou pour le plaisir, parler une langue étrangère est toujours un plus. (…) Apprendre une langue étrangère, est-ce toujours une nécessité ? C'est une nécessité pour les scolaires et les étudiants car les cursus sont de plus en plus exigeants et certains obligent même à passer le TOEIC (test international de référence).
Ceux qui possèdent ce diplôme trouvent plus rapidement un emploi. De plus, avec l'ouverture des marchés internationaux, les entreprises désirent offrir un meilleur service à leur clientèle étrangère surtout dans des régions touristiques comme les Pyrénées Orientales. Les managers doivent maîtriser plusieurs langues. C'est devenu un critère de sélection dans le monde du travail.
Mais c'est aussi un plaisir pour des personnes curieuses ou des retraités qui désirent voyager. D'autres s'y mettent juste pour partager un même centre d'intérêt, ce qui leur permet une plus grande ouverture d'esprit et le maintien d'une activité intellectuelle. (Source)
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Problème : la mondialisation tendrait à imposer ai monde entier une langue de communication unique qui serait l'anglais, en fait une espèce de sabir ou de pidgin basé sur l'anglais. Et pourtant, dans le même temps, la dictature de l'anglais est battue en brêche par les mêmes outils technologiques que ceux qui tendent à imposer le leadership de cette langue, dans la mesure où l'offre linguistique mondiale explose, dès lors que, grâce à l'ADSL, la plus petite radio ou télévision bénéficie, désormais, de la même exposition sur les réseaux de distribution de l'information, ce qui permet à tout usager d'entendre chez lui une multitude de langues.
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Retarder la production orale (Source)
Pour que l’apprenant ait quelque chose à dire et les moyens de le dire, il ne faut pas que la production orale intervienne trop tôt. Tout le monde connaît le cas des apprenants qui, dans le cours dialogué, ne peuvent pas prendre la parole pour répondre aux questions posées par l’enseignant, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens de le faire, soit parce que d’autres, plus rapides, se sont précipités pour le faire, court-circuitant ainsi les premiers, plus timides, plus lents, etc. Ces apprenants ‘rapides’ sont des éléments très gratifiants pour l’enseignant ou le formateur qui, s’il n’y prend garde, pourrait se satisfaire trop vite de cette activité là et oublier que ces élèves rapides sont ‘les arbres qui cachent la forêt’. Qui plus est, les plus ‘réactifs’ peuvent très bien ne fournir que des réponses laconiques ou basiques, par manque de temps pour élaborer davantage.
Ce qui revient à dire que, dans tous les cas, l’enseignant a intérêt à retarder le moment de la
prise de parole et à la faire précéder d’une phase de réception qui nourrira la production orale,
la rendra plus riche et plus complexe. La priorité doit être donnée à l’écoute et à la
compréhension. Ecouter pour parler, afin de trouver dans ce qui est mis à disposition, les
moyens et les idées pour dire. Le travail de l’enseignant consiste à organiser le cheminement
de l’apprenant pour que la saisie soit la plus riche possible et devienne un processus actif :
observations, repérages, hypothèses de sens à propos de ce qu’on écoute – ou de ce qu’on lit –, puis mise en œuvre dans le cadre d’une tâche de type social, pour laquelle il y a à nouveau
des hypothèses quant à la pertinence des éléments retenus, validation, etc. C’est-à-dire utiliser
des savoirs qu’on ne maîtrise pas encore, les modifier, les perfectionner, les confronter à ceux
des autres pour se les construire en actes. La question de l’oral permet de mettre au jour un certain nombre de paradoxes qui me
semblent importants à réfléchir pour stimuler notre vigilance :
- pour parler, il faut commencer par se taire : différer, faire une place conséquente aux
activités de réception qui vont permettre ensuite la prise de parole ;
- pour parler, il faut accepter de le faire alors qu’on ne sait pas encore le faire : l’erreur n’est
plus une faute mais une hypothèse, un essai dans la construction de l’interlangue...
Les étapes importantes du développement du langage, comme la prononciation des premiers mots vers l’âge de 12 mois ou des premières petites phrases à 24 mois, sont franchies au même moment par les enfants bilingues et les enfants unilingues. Idéalement, l’enfant doit être exposé aux deux langues dans la même proportion (50-50) afin qu’il puisse les acquérir toutes les deux de façon complète. Autrement, il développera tout simplement une langue forte et une autre plus faible. Par exemple, si l’enfant vit avec sa mère francophone cinq jours sur sept et ne voit son père anglophone que les fins de semaine, son anglais sera moins fort que son français, mais aussi moins fort que l’anglais d’un enfant unilingue anglophone. (Source)
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On croit aussi souvent que le mélange des langues, comme lorsque l’enfant utilise des mots anglais dans une phrase en français et vice-versa, est un signe de confusion. Or il n’en est rien. « Quand les enfants mélangent les codes, ce n’est pas une indication de faiblesse, mais plutôt de compétence dans les deux langues. » Un enfant d’âge préscolaire, qu’il soit unilingue ou bilingue, a un vocabulaire limité. Mais l’enfant bilingue dispose d’une ressource supplémentaire, à la fois d’ordre cognitif, socioculturel et linguistique. « Il a accès aux deux langues quand il parle et il utilise les compétences dans ces deux langues pour éviter les erreurs. Ce sont comme deux programmes informatiques qui sont actifs en même temps et qui communiquent quand l’enfant s’exprime. » La plupart du temps, l’enfant utilise un mot de l’autre langue quand il ne connaît pas son équivalent dans celle qu’il est en train de parler.
Les recherches démontrent d’ailleurs que l’enfant qui grandit dans un foyer bilingue utilise davantage le français avec le parent francophone et l’anglais avec le parent anglophone. Certains mots sont associés à des domaines particuliers. Par exemple, si l’enfant pratique toujours un sport avec un parent dans un contexte anglophone, il est normal qu’il utilise les mots anglais associés à ce domaine dans ses discussions en français. Au besoin, le cerveau finira par combler les lacunes dans chacune des langues.
S’il y avait vraiment confusion chez l’enfant bilingue, on serait en droit de s’attendre à ce que le mélange des codes se fasse au hasard. Or, « quand on examine les phrases mélangées des enfants, on voit que, dans environ 90 % des cas, il y a une cohérence grammaticale dans ce qu’ils font ». Le mot anglais présent dans une phrase en français est généralement utilisé « à la bonne place », dans le meilleur respect possible des structures et contraintes du langage. « Ça indique que, dans leur tête, ils connaissent les règles de grammaire dans chaque langue. » (Source)
À la croissance exponentielle de la communication induite par les nouvelles technologies s'ajoutent, en Europe, les effets de la construction de l'Union, avec comme conséquence la libre circulation et installation des personnes dans l'espace communautaire, ce qui suppose la maîtrise de la langue du pays d'accueil. Il devrait s'ensuivre que l'égalité politique et administrative, comme le fait de pouvoir s'installer et exercer un métier dans le pays européen de son choix, ne sera qu'un principe théorique dont les seuls bénéficiaires seront les citoyens européens qui maîtriseront d'autres langues que la leur. En voilà un challenge pour les institutions scolaires !
Des enquêtes ont été conduites sur la question de la pratique des langues dans l'espace communautaire européen. L’Union Européenne a ainsi publié sur son site Europa une étude très intéressante sur l’utilisation d’Internet par ses concitoyens, en se concentrant sur les langues auxquelles ils sont confrontés. Et si sans surprise, l’anglais est particulièrement lu par les Européens continentaux, certaines données du sondage sont assez surprenantes.
Réalisée auprès de 13 752 personnes au sein des 27 États de l’UE, cette étude montre tout d’abord que 84 % des européens sondés se connectent au moins une fois par jour. Plus précisément, 54 % surfent sur Internet plusieurs fois par jour, et 30 % se sont connectés au moins une fois par jour durant les quatre dernières semaines. Ceux se connectant rarement, c’est-à-dire entre une fois par semaine (13 %) et une fois par mois (3 %) sont donc vraiment minoritaires. Le tableau suivant rend compte de l'usage sur Internet de sites s'affichant dans une autre langue que celle de l'usager, ainsi que de la fréquence des visites. Sans surprise, l'anglais s'avère être la langue la plus communément utilisée par des non locuteurs de l'anglais.
L'étude révèle, par ailleurs qu'au Luxembourg, par exemple, 67 % lisent le français, 63 % l’allemand et 55 % l’anglais, qu'au Royaume-Uni : le français arrive en tête, que ce soit en lecture (9 %) ou en écriture (7 %), qu'en Irlande, le français arrive en tête en lecture (7 %) et en seconde position en écriture (3 %), qu'au Portugal, ’anglais domine largement en lecture (59), mais le français est important, avec 16 % des sondés, devant l’espagnol (14 %). Il est aussi intéressant de noter qu’en termes de fréquences d’utilisation de l’anglais, les Maltais arrivent largement en tête, avec 70 % lisant cette langue constamment, et 24 % régulièrement.
Du côté de l’écriture de l’anglais, qui arrive en queue de peloton ? La France, avec seulement 4 % de personnes s’adonnant à cet exercice de façon constante, et 28 % de régulièrement. Ils sont ainsi 67 % à n’écrire qu’en français, bien loin devant (ou derrière, selon le point de vue) les autres pays.
En ce qui concerne la propension des des citoyens européens à migrer vers d'autres environnements linguistiques que le leur, elle se manifeste dans les 44 % de sujets ne consultant que des sites Internet dans leur propre langue et dans les 59 % n'écrivant que dans cette même langue.
Et l'Union européenne étant l'espace politique dans lequel se rencontre le plus de langues officielles ou de communication, force est de considérer que le chemin est encore long jusqu'à une intégration linguistique parfaite, si l'on excepte le cas de l'anglais. En d'autres termes, hormis l'anglais, les citoyens européens pratiquent peu les langues de leurs voisins.
Autant dire que le slogan "Tous polyglottes" reste pour l'heure un voeu pieux.
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