Basses études... |
|||
RETOUR :: | |||
E.H.E.S.S.: Écoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales. C'est la dénomination actuelle de ce qui fut l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, un institut d'enseignement supérieur qui compta parmi ses plus fameux animateurs des noms comme Lucien Febvre et Fernand Braudel. Je sais que je ne vais pas me faire des amis au sein de ce prestigieux institut, pas plus qu'au sein de cette auguste corporation que sont les sociologues, dont je commence à douter de l'utilité sociale. Il est vrai que la sociologie est devenue une discipline très théorique ; il suffit, pour s'en convaincre, de consulter les intitulés des formations prodiguées dans tel ou tel institut. Si c'est une dérive, elle est navrante. Prenons la médecine. Une progression du tabagisme ou de l'obésité chez les adolescents ? Une recrudescence des comas éthyliques ou une élévation du taux de suicide chez les mêmes adolescents ? Et très vite, vous allez voir la presse spécialisée voire de grand public commettre une flopée d'articles et d'analyses sur ces questions. Et ce sont, par exemple, ces mêmes professionnels qui ont sonné l'alarme autour de la question de l'anorexie chez les mannequins, par exemple. Et l'on a vu les agences et le monde de la mode commencer à reculer, surtout après les prises de positions de certains gouvernements comme au Brésil ou en Italie, visant à interdire les défilés de mode présentant des sujets affichant une maigreur un peu trop suspecte. Bref, dans les milieux médicaux, les spécialistes ont compris, depuis longtemps, que rien ne sert de s'enfermer dans sa tour d'ivoire ou dans des laboratoires. Il faut aussi communiquer pour être efficace. C'est ce qu'ont compris des gens comme le célèbre professeur Christian Got, pourfendeur de la politique des multinationales du tabac, et à sa suite un grand nombre de ses confrères sur des questions tenant à l'alcool, au sucre, aux cantines scolaires, etc. Nous avons le même phénomène avec les accidents de la route et l'implication de nombreux experts en la matière, puissamment relayés par une presse spécialisée ou même grand public, des laboratoires d'essais spécialisés dans les crash-tests, par exemple. Prenons maintenant des questions comme la délinquance juvénile, l'intégration des étrangers, les banlieues et les maux qui les assaillent, comme l'échec scolaire. Le problème est que, de quelque côté qu'on se tourne, on ne voit rien venir du côté des universitaires ! Question : alors que ces autres savants que sont les médecins vivent avec les deux pieds dans la société, on se demande où sont, donc, passés nos sociologues ? Et où sont leurs analyses sur les innombrables maux qui empoisonnent la vie de la cité ? C'est simple : tout se passe comme si la sociologie avait disparu du paysage urbain, et surtout politique. Parce que des sociologues, dans l'univers politique, vous en voyez un certain nombre venir régulièrement épiloguer sur telle ou telle chaîne de radio ou de télévision, voire dans tel organe de presse écrite, afin de présenter leur dernier ouvrage ou article paru. Mais tout cela sent la connivence entre gens de bonne compagnie. Parce que présence médiatique ne veut pas dire présence politique ni implication dans la vie de la cité, et il est indéniable que les sociologues pèsent bien moins sur l'organisation de la vie sociale que ces vigies hyper-réactives que sont les médecins, pédopsychiatres, écologistes... dans l'interpellation des responsables politiques face à tel ou tel péril sanitaire ou environnemental. Prévenir la société contre certains périls sociaux, ça, les sociologues ne savent visiblement pas le faire ! Et c'est cela qui a motivé mon présent pamphlet. Parce que moi, les sociologues, je sais où les trouver : dans les universités, sur les rayons des bibliothèques ou librairies universitaires. C'est déjà pas mal, va-t-on me dire. Moi je dis que ce n'est pas assez ! Prenons l'exemple de l'échec scolaire et tout particulièrement celui des enfants issus de milieux populaires et ouvriers, au sein desquels les enfants de familles dites issues de l'immigration attirent une attention toute particulière. Que l'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a pas un sociologue qui n'ait un avis sur l'échec scolaire massif de ces populations, qui se traduit par un chômage tout aussi massif (de deux à quatre fois supérieur à la moyenne nationale) ! Car si les sociologues ont un avis sur la question, que l'on m'explique alors, pourquoi ces problèmes d'échec scolaire et social restent à ce point réfractaires à toutes les réformes et pourquoi les finances publiques devraient continuer à financer des organismes du type de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales si c'est pour alimenter éternellement un tonneau des Danaïdes ! Pour bien cerner le problème, examinons quelques faits-divers assez récents : Dans la rubrique B.A.C. (au choix : Brigade Anti-Criminalité ou "Bienvenue au Club !"), il y a comme une impression que tout change mais que rien ne change, ce que le criminologue Alain Bauer affirme de la manière imagée qui est la sienne.
Il faut dire que, face à des sociologues inaudibles, on a vu émerger une nouvelle catégorie d'analystes des phénomènes sociaux : les "criminologues", appellation quelque peu navrante dans la mesure où ces gens ne semblent concernés que par certains aspects (résiduels) du genre humain, ceux qui mènent devant une Cour d'Assises, ce qui est tout de même un peu réducteur. Mais la question qui importe est celle-ci : "l'analyse permet-elle d'anticiper les phénomènes ?". Car une explication fréquente à la délinquance et à la criminalité est, bien évidemment, la ségrégation sociale et économique, délinquants et criminels se recrutant préférentiellement chez les pauvres, ceux-là même que l'on a tendu à rejeter systématiquement vers la périphérie des villes. Banlieue, lieu du ban. Ça c'est l'étymologie. Parce qu'il y a banlieue et banlieue : il y en a des riches et il y en a des pauvres. Et il arrive parfois que les riches côtoient les pauvres, je veux dire qu'en l'absence de murs de séparation, comme en Palestine ou dans le Sud des Etats-Unis, il arrive qu'à peine quelques centaines de mètres, voire une simple rue, séparent une ville riche d'une ville pauvre. Or, que fait-on quand on est pauvre, et qu'on veut, mordicus, s'offrir une virée dans une belle voiture ou dans des lieux chics ? Ben, on braque une banque ou un casino... chez les riches ! Dans la rubrique "Bienvenue au club !", voici Uriage-les-Bains, un lieu pour se ressourcer dans un écrin de verdure entouré de montagnes. Plaisir de la découverte, de la table, de la détente ou du sport actif, tous les goûts sont à Uriage, comme le dit le placard publicitaire. Problème : comment décourager certains de céder à la tentation de l'argent facile ?
Est-ce pour "bannir" encore plus loin les indésirables que l'on a entrepris de démolir certaines cités à problèmes ? Le fait est que, depuis une bonne trentaine d'années maintenant, ça détruit à tout va dans les banlieues dites pauvres. Et c'est à cette occasion que l'on a découvert le terme "implosion". Ci-dessous, ma première archive sur la question, ici au Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. Déjà, à l'époque, j'avais comme la vague impression que tout cela sonnait faux ! Dans la rubrique "Bienvenue au club !", voici Firminy, petite bourgade de la banlieue stéphanoise, dont j'ai découvert qu'elle avait vu passer Le Corbusier... Un dossier Unesco qui a toutes les chances d'aboutir. Seulement voilà : il a suffi de quelques échauffourées, et voilà que la charmante bourgade se réveille dans la catégorie des "Cités sensibles" ! Et là, je dois vous avouer qu'en apprenant qu'il s'appelait "Mohamed", je n'ai pas pu m'empêcher de penser : "Ben voyons !". Je sais : gardé à vue ne veut pas dire coupable. Mais bon, des voitures et des magasins ont bien brûlé en ville, non ? Et certainement pas tout seuls ! Cela dit, certains policiers mériteraient une médaille : que quelqu'un de "GARDÉ À VUE" puisse se suicider au nez et à la barbe d'agents de la sécurité publique laisse pantois ! Mohamed Ben..., tout le monde vous dira que ça sonne "nord-africain" ou encore "maghrébin", comme Nguyen sonne vietnamien, Malinowski polonais, Ohanessian arménien, Fofana africain de l'Ouest, etc. Entre nous, des Fofana, Diallo, Coulibaly... impliqués dans des affaires de grande criminalité, en France, quand cela se produit, tout le monde en parle. Reconnaissons, donc, que le fait est plutôt rare : l'Afrique subsaharienne produit très peu de grands criminels en France, contrairement à l'Afrique du Nord. Le fait est que, loin de l'idéologie, la science étudie des invariants, ou de grandes tendances, phénonènes récurrents et ne devant rien au hasard. On peut, donc, affirmer, de la manière la plus scientifique, pour autant que la sociologie et l'histoire soient des sciences (humaines, dit-on), que le mouvement maffieux qui s'est développé aux Etats-Unis en marge de la législation sur la prohibition de l'alcool a surtout profité à une pègre d'orine italo-sicilienne, dont une des figures de proue fut le dénommé Al Capone. Et si l'on s'impose la même rigueur scientifique, alors force est de constater, à l'instar des coupures de presse reproduites plus haut, que dans la délinquence pratiquée par des jeunes français "issus de l'immigration", on note un activisme tout particulier des nord-africains, ce phénomène étant essentiellement lié au trafic de haschich vers l'Europe, depuis l'Afrique du Nord et surtout le Maroc. C'est ainsi que les années 1970 connurent, par exemple à Grenoble, une sévère crise de réglements de comptes entre bandes armées rivales, avec deux principaux protagonistes : les Italiens d'une part, les Maghrébins de l'autre. Et, de nos jours, il suffit de prêter attention aux noms des principaux protagonistes d'affaires criminelles d'importance pour se rendre compte que la criminalité maghrébine en France l'emporte largement sur son homologue subsaharienne. Comment expliquer, dans ces conditions, l'étrange thèse de ce sociologue, encensé dans bien des médias, et dont j'ai affirmé en son temps (soit peu après sa parution, au printemps 2001), et continue d'affirmer, sans sourciller, qu'il n'est rien de moins qu'une imposture ! Ainsi, l'échec scolaire et la délinquance des jeunes s'expliqueraient par les structures de la famille... Mais de quelle structure de la famille, sachant qu'en France, toutes les familles ont la même structure : nucléaire ? Et moi de me demander pourquoi Lagrange a choisi de cibler des adolescents, peut-être délinquants, certes, mais dont les actes relèvent plus des incivilités que du délit voire du crime, et pourquoi fait-il l'impasse sur la criminalité des adultes ? Je veux bien qu'on nous parle de la délinquance des adolescents issus de familles provenant du Sahel africain. Le problème est que lorsque j'observe l'activité des tribunaux pénaux voire des Assisess, hormis pour cause de séjour illégal, je ne vois pas beaucoup de Maliens, ni de Sahéliens, d'ailleurs, dans le box des accusés ! Parce que si la "structure familiale" - pour l'essentiel celle des sociétés du Sahel africain - a un impact sur des jeunes, presque dans leur totalité nés en France, elle devrait avoir, a fortiori, un impact au moins aussi grand sur des sujets nés en Afrique, et venus en France avec une culture d'origine presque intacte (les fameux primo-arrivants), non !? Bizarrement, notre sociologue n'a pas eu, par exemple, la curiosité d'aller voir du côté de Bamako-sur-Seine, je veux parler de la plus grande ville malienne d'Europe, Montreuil-sous-Bois (93), qui aurait dû être, si j'ai bien compris la thèse de notre expert, une ville extrêmement délinquante ! Parce qu'on peut démontrer que l'organisation sociale et traditionnelle importée en France par les Maliens (primo-arrivants car nés hors de France) de Montreuil-sous-Bois explique précisément pourquoi, malgré de faibles revenus (autour de 300 euros mensuels par individu dans certains foyers de travailleurs), les voitures n'y brûlent pas comme ailleurs, en France ! N'importe quel bon sociologue (j'ai cru comprendre que l'ouvrage de Hugues Lagrange avait provoqué une levée de boucliers de réprobation, y compris parmi ses pairs !), ayant une assez bonne connaissance des structures sociales traditionnelles africaines, pourrait vous démontrer qu'une certaine tradition - la polygamie n'est pas une tradition africaine, dès lors que l'on peut prouver qu'elle y est plus que minoritaire ! - permet d'expliquer le moindre taux de délinquance des Africains de Montreuil-sous-Bois - par rapport à leurs congénères résidant dans d'autres types d'habitats, notamment dans de grands ensembles -, en raison même de l'autorité conférée aux anciens, lesquels, comme dans n'importe quel village africain, savent se faire respecter en l'absence de tout appareil coercitif ! Pour ne prendre qu'un concept souvent mis en avant par les travailleurs sociaux, celui de "famille monoparentale" : il faut savoir que cette structure n'existe nulle part dans l'Afrique traditionnelle - je dis bien traditionnelle ! -, où l'enfant est élevé par tout un groupe dit famille élargie ou lignage (cf. Jacqueline Rabain, L'enfant du lignage, Du sevrage à la classe d'âge chez les Wolof du Sénégal, Petite Bibliothèque Payot, 1994). Et pas plus que celui de famille monoparentale, le concept de famille nucléaire (papa, maman et les enfants) n'a de sens dans la société traditionnelle africaine. Du coup, ce que Lagrange baptise "culture" (sous-entendu importée d'Afrique par les parents) n'est qu'un salmigondis de résidus d'une culture bricolée et en décomposition, car (mal) reconstituée, à des milliers de kilomètres du pays et du contexte socio-culturel originels, par des gens que leur faible instruction a complètement marginalisés, les réduisant à n'être plus que les témoins passifs de la disgrâce (scolaire, professionnelle) de leurs propres enfants. Quand je parle de salmigondis de résidus d'une culture bricolée..., je pense, par exemple, à un marqueur essentiel de toute culture : la langue ! (*) Question : savez-vous quelle langue les fratries africaines vivant en France pratiquent-elles à la maison, je veux dire dans quelle langue les frères et soeurs communiquent-ils entre eux, et avec leurs parents, à domicile ? Je vous le donne en mille ! Sur le site Arrêt sur Images, on peut lire notamment ceci : "L'ouvrage (de Hugues Lagrange), inattaquable lorsque l'auteur rend compte de ses travaux détaillés et inédits dans les zones urbaines sensibles, peut aussi prêter le flanc à la critique lorsque le sociologue s'aventure plus loin, en se faisant anthropologue des traditions familiales africaines. Ses observations sont bien sûr moins marquées par la rigueur des chiffres, mais il s'appuie aussi parfois sur des scènes rapportées par des témoins ou des "experts" (enseignants, éducateurs) sans qu'il y ait assisté. Pas de quoi invalider ses observations, à notre sens, mais en revanche largement de quoi alimenter la critique de ses adversaires." "Pas de quoi invalider ses observations, à notre sens...", non mais sans blague ! On voit bien que le journaliste qui a rédigé ce texte n'est pas habitué à assister à des soutenances de thèses ! Parce qu'il est absolument certain qu'un jeune thésard, qui se serait appelé Hugues Lagrange, n'aurait jamais osé prendre de telles libertés avec la rigueur méthodologique, au risque de voir invalider sa thèse. Rendez-vous compte : toujours cité par Arrêt sur Images, Lagrange aurait déclaré ceci au quotidien Le Monde (7 juin 2006) : "Pendant les émeutes, beaucoup d'observateurs ont signalé que les jeunes Noirs étaient aussi nombreux que les jeunes Maghrébins. Cela traduit, en réalité, une surreprésentation, dans la mesure où les premiers sont quatre fois moins nombreux sur le territoire. Il ne s'agit pas d'un problème de couleur de peau mais des conditions dans lesquelles s'opère l'éducation de ces jeunes." Et là, on tombe des nues. "Beaucoup d'observateurs ont signalé que les jeunes Noirs étaient aussi nombreux que les jeunes Maghrébins. Cela traduit en réalité une surreprésentation..." Vous avez compris que, de l'avis desdits "observateurs", il n'y avait là que des Noirs et des Maghrébins... seulement ceux-là, et pas de Caucasiens ? Étrange ! Entre nous, je serais curieux de savoir 1) quels pouvaient bien être - hormis les agents des renseignements généraux, voire des policiers en civil - ces "observateurs", 2) à qui ont-ils bien pu faire ces "signalements", et comment Lagrange se les est-il procurés, 3) en quoi ces signalements étaient-ils exhaustifs à l'ensemble des émeutes urbaines de cet automne 2005. 4) Quant à l'identification "ethnique", on aurait aimé en savoir plus sur les critères distinctifs permettant, de visu et à quelques dizaines, voire centaines de mètres de distance, d'affirmer avec certitude que tel quidam était de telle origine ou non. Par exemple : comment distinguer, disons à une centaine de mètres de distance, un Noir métissé à la peau très claire d'un Maghrébin basané et un Maghrébin, basané ou non, de tout autre méditerranéen (Espagnol, Italien ou Nîmois), surtout lorsque l'on sait qu'un bon nombre des échauffourées ont eu lieu en soirée, et que, compte tenu de la date (l'automne), pour de simples raisons climatiques, les capuches et autres cagoules étaient de sortie ? Par ailleurs, parler de "beaucoup d'observateurs", non identifiés, ne suggère-t-il pas qu'il ne s'agisse que de constats épars et disparates, tout le contraire d'une statistique ad hoc produite par les autorités policières ? Venant d'un sociologue chevronné, un tel manque de rigueur méthodologique laisse quand même assez pantois ! Et puis, s'agissant de la surreprésentation des jeunes Noirs, je ne sais pas si Hugues Lagrange s'intéresse à l'activité des palais de justice et des cours d'Assises, mais il me semble que dans le grand banditisme (voyez Grenoble, Marseille, les réseaux de caïds régulièrement démantelés dans les banlieues, les véhicules rapides "go-fast" interceptés entre Espagne et France avec leur chargement de drogue...), entre Maghrébins et Noirs, il n'y a pas photo, comme on dit ! Mais à cela, il y a une explication simple : le haschisch, dont le Maroc est un gros producteur (**), ce qui explique que des familles entières s'y soient spécialisées, avec les retombées financières qui s'ensuivent. Le fait est qu'en France, le grand banditisme est plus souvent maghrébin que négro-africain. Et l'on comprend mieux, du coup, pourquoi notre sociologue a soigneusement "zappé" la criminalité des adultes, qui risquait fortement d'invalider sa thèse, se limitant à la bagatelle des incivilités et autres peccadilles de cours de récréation, préoccupantes, certes, mais pas au point de justifier une mention dans un casier judiciaire ! Autre chose : j'avoue avoir quasiment sauté au plafond en dénichant le vocable "autoritarisme" (des pères sahéliens) sous la plume du sociologue qu'est Hugues Lagrange, tout comme j'ai failli m'étrangler en découvrant une référence à Freud dans l'introduction... C'est tout à fait son droit de se livrer à de telles digressions ; cela dit, je défie quiconque de me donner une définition "sociologique" du terme "AUTORITARISME"... [les juristes-latinistes connaissent l'auctoritas, que Martin Luther a déclinée en "Obrigkeit" [détenteur du pouvoir], à partir de la particule "oben" (au-dessus), qui a son antonyme "unten" (au-dessous ; cf. Untertan : sujet = qui est assujetti à, sous les ordres de...), mais quid de l'"autoritarisme" ?!]. Et c'est à des circonvolutions linguistiques de ce genre qu'on mesure le peu de maîtrise du sujet par son auteur, qui aurait mieux fait de s'entourer d'une équipe pluridisciplinaire, dans le cadre d'un ouvrage collectif dont il aurait pu assurer la direction, par exemple (n. b.: pour un ouvrage de cette ampleur/354 pages, j'ai trouvé l'index thématique singulièrement pauvre.) ! Bref, le "Déni des cultures" : un bouquin à réécrire ! (*) À rapprocher, entre autres symptômes, de l'imposition de prénoms non arabophones chez de nombreux Maghrébins. Lu sur un forum en ligne !
(**) Entendu sur France Infos, 5 avril 2011, 17h09 : Zohir a fini par se rendre... Mis en examen pour homicide volontaire pour avoir volontairement freiné afin de se débarrasser du motard des douanes qui l'avait pris en chasse (mort du motard ; 450 kg de résine de cannabis dans le coffre au cours d'un convoyage du type "go-fast" entre le Sud de l'Espagne et la France.). Et pour illustrer une fois encore l'échec de la sociologie politique, en tant que discipline incapable de peser sur les enjeux politiques, prenons la grande question du mal logement. Il faut dire que, dans les sciences et techniques, on a l'humilité de reconnaître que là, on s'est trompé, ce qui permet de ne jamais refaire deux fois la même erreur. Curieusement, dans la vie de la cité, on retrouve les mêmes problèmes à des décennies de distance, et personne pour proposer une solution valide : échec scolaire, marasme des banlieues, incivilités, délinquance, criminalité restent identiques à eux-mêmes, malgré toutes les incantations. Ici, aucun ingénieur, aucun technicien capable de diagnostiquer la moindre panne ; parce que, dans le monde politique, on ne se trompe jamais. Les erreurs, c'est pour les adversaires, qu'on anathémise à coups de "Mais ça ne marchera jamais !", formule anti-scientifique s'il en est ! Parce que, entre temps, l'Abbé Pierre a fait des petits, ou plutôt des émules, ce qui nous fait qu'à plus d'un demi-siècle de distance, la question du mal-logement des plus pauvres n'a toujours pas été réglée. La revue de presse qui suit est particulièrement édifiante en la matière. "L'association Emmaüs a présenté hier une plate-forme de propositions à l'intention de tous les candidats à la présidentielle 2007.". C'est ce qu'on appelle un échec, un fiasco, une berezina !
Choix de lectures : 1. S. Roché 2. Ethnies 3. M. Benadiba |
|||